Couverture des Cahiers d'études lévinassiennes n°8, Lévinas-Rosenzweig

Cahiers d'études lévinassiennes n° 8

Levinas-Rosenzweig

15 €

423 pages

Paru le 2 avril 2009

Présentation

Lévinas-Rosenzweig

Richard Cohen, Levinas and Rosenzweig : proximities and distances.

Jean-Luc Evard, Christ en chiasme. Emmanuel Lévinas chez saint Paul.

Toshihiro Fujioka, Lévinas et Rosenzweig face au paganisme.

Sophie Nordmann, De Rosenzweig à Lévinas : une « révolte victorieuse contre la totalité du monde ».

Textes

Franz Rosenzweig, Lettre à Rudolf Hallo, 27 mars 1922 (trad. T. Babatz et G. Hanus)

Témoignage

Jean-Luc Marion, Entretien.

Études

Gilles Hanus, Ambiguïté de la littérature. Levinas, le Livre et les livres.

Manuel Mauer, Levines, Bergson, Husserl.

Séminaires

Monique Dixsaut, Platon et la question du mal.

Michel Fichant, Leibniz et la question du mal.

Alain Finkielkraut, Les orphelins du temps. Tout passe, de Vassily Grossman.

Gilles Hanus, Le retournement du mal. Lecture d’Être juif de Benny Lévy.

René Lévy, L’illusion tragique, une lecture du Guide des perplexes, III, 12.

Carlo Natali, Sur l’universel chez Aristote.

Denis O’Brien, Plotin : la question du mal.

Panorama

Michaël Pangalos, La logique libératrice de la « prison juive » (sur la réception grecque de Lévinas)

Recensions

Bibliographie

 

 

Présentation

« L’opposition à l’idée de totalité, nous a frappé dans le Stern der Erlösung de Franz Rosenzweig, trop souvent présent dans ce livre pour être cité. » (Totalité et infini, p. 14)

Dans ce huitième numéro des Cahiers d’études lévinassiennes, nous avons voulu prendre la mesure de cette présence silencieuse et essentielle. La délimiter d’abord : présence dans Totalité et infini, de l’aveu même de Lévinas. Présence, ensuite, dans les textes explicitement consacrés à Rosenzweig. Mais ailleurs ?

Qu’en est-il de la présence de Rosenzweig dans la pensée de Lévinas ? Sous quelle forme cette présence s’atteste-t-elle ? Conceptuelle ? Philosophique ? Pré-philosophique, sur le mode de l’inspiration suggérant un mouvement de pensée qui se déploiera ensuite de façon inattendue chez Lévinas – ce serait le cas du Retour de Franz Rosenzweig, geste d’existence fécondant le rapport de Lévinas à l’être juif ? Autrement encore ?

Comment une pensée en féconde-t-elle une autre ? Comment repérer les apports, les emprunts, les fidélités ou infidélités constitutives d’un mouvement de pensée singulier ? La présence excessive de Rosenzweig, excluant d’emblée la citation, peut-elle cependant faire l’objet d’un discours, d’un dit ? Ou bien doit-elle, semblable au Dire, s’abstraire toujours de toute énonciation, non par le silence, mais en revenant sur le dit pour le dédire – le nom de Rosenzweig constituant alors le lieu même d’un renouvellement de la pensée davantage qu’une référence ?

Quelques repères peuvent être dégagés : critique de la « philosophie occidentale », ou de « la philosophie qui nous est transmise », de « l’Ionie à Iéna » ; présence au cœur des mouvements essentiels de la pensée du « sensé biblique » ou de la « révélation » ; critique d’une attitude pointée sous le nom de « mysticisme » ; désir d’une « pensée nouvelle »… La liste n’est évidemment pas exhaustive. C’est à la compléter et à l’expliciter que nous avons convié les auteurs ayant contribué à ce numéro.