Couverture des Cahiers d'études lévinassiennes n°14, La guerre

Cahiers d'études lévinassiennes n° 14

La guerre

23 €

203 pages

Paru le 14 novembre 2016

Présentation

La guerre

Jérôme Benarroch, Amalek ou la tentation généalogique.

Luc Brisson, Platon face à la guerre.

Mathieu Cochereau, Pomelos ou le sens du conflit : guerre et politique chez Jan Patocka.

Gilles Hanus, « Dure réalité », réflexions sur le conflit.

René Lévy, Théorie fasciste de la guerre.

Variations

Emmanuel Darley, Ce qu’à la radio ils disaient.

Textes

Franz Rosenzweig, Introduction aux Écrits juifs d’Hermann Cohen.

Gilles Hanus, Un détour salutaire (commentaire)

AILS

Eric L.Gans, War and Peace, the Human Condition : Levinas and Generative Anthropology.

Peggy Kamuf, Philosophers and the death Penalty.

Recensions

Bibliographie

Citations

Présentation

« Dure réalité (cela sonne comme un pléonasme !), dure leçon des choses, la guerre se produit comme l’expérience pure de l’être pur, à l’instant même de sa fulgurance où brûlent les draperies de l’illusion », E. Levinas, Totalité et infini.

Dans sa « noire clarté » (E. Levinas, Totalité et infini), la guerre perturbe les constructions factices et les édifices sociaux ; elle ramène l’homme à une certaine nudité. À l’opposé de l’État, qui prétend donner forme à la multiplicité et contribuer à la constitution d’un monde habitable, le conflit guerrier déstabilise.

Mais la guerre ne touche pas seulement le monde, elle affecte ceux qui la livrent et ceux qui la subissent, en les insérant, par-delà leur volonté et leurs décisions réfléchies, dans des ensembles – camps, nations, patries, alliances… La guerre, détruisant tout, produit cependant une nouvelle forme de totalité. Bien qu’elle se donne les apparences du mouvement et, fallacieusement, de la vie (chez les Présocratiques comme chez Hegel), elle accomplit en vérité l’inverse. À la stabilité fictive des institutions, elle substitue un ordre informe au sein duquel chacun est réduit à une force, à un danger, et où les relations entre hommes deviennent stratégie et violence.

Ce sont les facettes de cette « dure réalité » : rapports de force, destruction des cadres de l’existence coutumières, redistribution de l’équilibre précaire des sociétés et des États, stratégie, mobilisation de toute parole au profit d’une cause, que nous avons souhaité interroger cette année.