Cahiers d'études lévinassiennes n° 18 (PDF)

Le corps (format PDF)

12 €

280 pages

Paru le 18 novembre 2021

Présentation    Carine Brenner et Romain Buin

Le corps

Luc Brisson, « Le corps, miroir de l’âme chez Platon »

Pierre Caye, « Le corps à la Renaissance »

Christophe Dejours (entretien), « Le travail du corps – le corps au travail »

Gilles Hanus, « L’énigme du corps »

René Lévy, « Le corps indifférencié »

Variations

Christian Bonnefoi, « Membra disjecta »

Textes

Franz Rosenzweig, « Introduction aux Écrits juifs de Hermann Cohen » (6)

Gilles Hanus (commentaire), « Débordement du concept »

AILS

Roberto Dell’Oro, « Thinking about the Person with Levinas : Provocation from the Field of Bioethics

Yves Vendé, « Was Levinas Daoist or Confucian ? »

Hommage à Monique-Lise Cohen (1944-2020)

Léo Lévy

Rav Alain Lévy

Bibliographie

Recensions

Bibliographie

Citations

Dans Totalité et Infini, Lévinas écrit :

« Être corps c’est d’une part se tenir, être maître de soi et, d’autre part, se tenir sur terre, être dans l’autre et, par là, être encombré de son corps. »

Organisme vivant composé d’une multiplicité de parties, par lequel on advient à l’être, le corps n’apparaît jamais à la conscience que par l’évidence immédiate du sentiment d’union que notre âme forme avec lui. Assise de l’identité personnelle de la subjectivité, réalité vécue, le corps est corps propre, qui suppose toujours la présence de l’altérité en nous. Procédant de la reproduction de deux corps sexués qui nous précèdent dans le temps, notre corps est toujours en partie le corps d’un autre. Irréductible à un mécanisme qu’il s’agirait de mettre en mouvement, le corps est aussi expérience intime de la puissance vitale. Elément essentiel de notre rapport au monde, c’est par la maîtrise de sa puissance que nous transformons la nature pour y faire notre demeure et nous maintenir dans l’existence. Il est extériorisation de la force par laquelle nous subsistons. Mais, parce qu’un corps n’est jamais qu’un corps en devenir, il est aussi marque de faiblesse, expérience de la souffrance et de la finitude de l’existence, rappel d’une mort certaine.
Enfin, le corps se décline toujours au sein d’une multiplicité, il est aussi une puissance limitée, aux prises avec d’autres corps, qui interrogent notre capacité à faire communauté. Le corps est ce par quoi nous sommes confrontés à l’épreuve du collectif.
Frappé d’une ambivalence dans la structure de la vie humaine, le corps, plutôt qu’une entité opposée à l’esprit, n’apparaît-il pas fondamentalement comme un entre-deux, au croisement de l’ipséité et de l’altérité, de l’unité et de la multiplicité, de l’activité et de la passivité ? Qu’en est-il alors de son statut métaphysique ? Et pourquoi le corps a-t-il bénéficié d’une position privilégiée, au point de devenir le modèle de toute organisation de la vie collective ?
Telles sont les questions que nous avons voulu explorer dans cette dix-huitième livraison des Cahiers d’études lévinassiennes.