Cahiers d'études lévinassiennes n° 16
Le travail
23 €
pages
Paru le 6 décembre 2018
Sommaire
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Présentation
Carine Brenner et Gilles Hanus
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Le travail
. Luc Brisson, « Le corps au regard de l’âme »
. Gilles Hanus, « Entre l’élémental et le pratico-inerte :
le travail »
. René Lévy, « Le travail. La force dans l’âme »
. Gabriel Perez, « Qu’est-ce qu’un dispositif gestionnaire ? »
. Ivan Segré, « Le travail de l’humain. Essai sur la condition adamique »
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Variations
. Didier Daeninckx, « Les mots en fusion des frères Bonneff »
. Dominique Sigaud, « Un travail de ventre »
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Textes
. Franz Rosenzweig, « Introduction aux Écrits juifs d’Hermann Cohen » (4)
. Gilles Hanus : commentaire
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Panorama
Lévinas au Brésil
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AILS
. Présentation AILS 2018
. Cynthia Skenazi, « Portraits of the other from the new world in Montaigne’s time »
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Recensions
. Jérôme Benarroch, Deux, un, l’amour. Levinas, Badiou, Lacan, judaïsme, Caen, Nous, 2018 (par Gilles Hanus)
. Antonio Bergamo,Levinas e la curvatura dello spazio intersoggettivo, Città Nuova, Roma, 2018 (par Federica Porcheddu)
. Moshe Gold and Sandor Goohart, Of Levinas and Shakespeare: To See Another Thus, West Lafayette, Indiana, Purdue University Press, 2018 (par Eric Severson)
.Christian RÖßNER: Der Grenzgott der Moral. Eine phänomenologische Relektüre von Immanuel Kants praktischer Metaphysik im Ausgang von Emmanuel Levinas, Freiburg, Alber 2018 (par Thomas Beforf)
. François-David Sebbah, L’éthique du survivant : Levinas, une philosophie de la débâcle, Nanterre, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2018 (par Jonathan Aleksandrowicz)
. Dick Van Biemen, Het cultuurbegrip van Emmanuel Lévinas. Betrokkenheid op de transcendentie als metafysica van de cultuur[Le concept de culture d’Emmanuel Lévinas. Rapport à la transcendance comme métaphysique de la culture], Delft, Eburon, 2017 (par Jacques De Visscher)
. Sokuler Zinaïda, Sub »ektivnost’, yazyk i drugoy: novye puti i iskusheniya mysli, otkryvaemye ucheniem Emmanuelya Levinasa[La subjectivité, le langage et autrui: nouvelles voies et nouvelles tentations de la pensée ouvertes par la philosophie d’Emmanuel Levinas, Moscou, Universitetskaya kniga, 2016 (par Svetlana Sholokhova)
. Yang Wan-I, Death, Existence and Ethic : On Transcendence and the Transcendence of Humanity from Levinas（si shengchun lunli: cong lie wei na si guan dian tan chao yue yu ren xing de chao yue）, Taipei, Linking Publishing, 2017 (par Leung Ka-wing)
.collectif :Eric Hoppenot, Michel Olivier, Joëlle Hansel, Totalité et Infini, une œuvre de ruptures, Paris, Manucius, 2017 (par Gilles Hanus)
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Bibliographie
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Citations
Dans Totalité et Infini, Lévinas décrit le travail comme la « saisie opérée sur l’élémental1 ». L’élémental, c’est le milieu dans lequel nous vivons avant tout acte de notre part. En lui, nous baignons ; de lui, nous jouissons. Dans ce rapport primordial à ce qui n’est pas nous, le travail ne joue encore aucun rôle. Il vient après, même s’il est essentiel pour la transformation de l’élémental en un monde.
Par le travail, en effet, nous façonnons le monde et le possédons au lieu d’en jouir. Cette action sur la matière, qui n’est pas jouissance mais promesse d’une jouissance, permet la prévision et la planification. Dans la réalisation de cette promesse, la main joue un rôle primordial qui n’est pas celui d’un simple instrument : par son action, nous entrons dans le monde auquel nous donnons forme. Ce monde que nous saisissons en agissant sur la matière nous saisit simultanément : pour transformer la matière première en autant de biens, nous n’avons d’autre choix que de nous soumettre à ses lois. En ce sens, le travail, véritable appropriation du monde, est en même temps le lieu d’une aliénation ou d’une malédiction qui, poussées à l’extrême, font du travailleur un prolétaire, pure force confrontée à la résistance de la matière. La main qui façonne s’abîme alors dans le travail, corps et esprit s’y dégradent.