Couverture des Cahiers d'études lévinassiennes n°11, Les nations

Cahiers d'études lévinassiennes n° 11

Les nations

15 €

237 pages

Paru le 2 novembre 2012

Présentation

Les nations

Luc Brisson, Les Grecs constituaient-ils une nation ?

Gilles Hanus, « Les nations et la présence d’Israël ». Sur une lecture talmudique d’Emmanuel Lévinas.

David Muhlmann, Nationalité et internationalité dans le marxisme classique.

René  Lévy, La question nationale et les Juifs. Marcel Mauss.

Variations

Yves Ravey, L’Homme inactif.

Yann Moix, Kafka, apatride de la langue.

Textes

Franz Rosenzweig, Sur la nationalité juive.

Gilles Hanus, Une part d’étrangeté (commentaire).

Témoignage

Alain David

Panorama

Jack Marsh, Lévinas en Amérique du Nord aujourd’hui.

Recensions

Bibliographie

 

Pour ce n° anniversaire, nous avons confié la maquette de nos Cahiers à cinq élèves de 4° année de Design graphique à l’ENSAD, en leur laissant carte blanche après un certain nombre de réunions de travail dont le but était de leur présenter la revue. Comme nous le souhaitions, ce n° ne ressemble à aucun autre…

Présentation

Entre métaphysique, histoire et politique, le terme de « nation » évoque un principe de cohésion, de vie commune et, simultanément, de séparation. Par-delà les individus et leurs différences, les nations renvoient en effet à l’existence commune et supposent une unité des hommes. Mais la pluralité des nations semble indiquer l’existence de divers modes d’être ensemble et, peut-être, l’irréductibilité de ces modes d’être. Selon Lévinas, les nations, outre leur réalité historique, peuvent être considérées comme des métaphores, des « concepts, peut-être même des catégories » (L’au-delà du verset, p. 73), c’est-à-dire des modes d’existence collective qui structurent l’histoire davantage qu’ils n’en découlent. C’est pourquoi la nation, par-delà son lieu de naissance – Hegel aimait à répéter que nation vient de nasci, naître -, se définirait pas une langue et/ou par une sagesse. Peut-être n’est-il pas inopportun d’interroger le rapport entre la nation comme catégorie et les nations historiques.

Qu’est-ce donc que le mode d’existence collective propre aux nations ? Comment celles-ci sont-elles nées ? La question vise certes l’histoire, mais aussi la façon dont une nation prend conscience d’elle-même et se transforme, le cas échéant, en vision du monde. Qu’en est-il alors des multiples visions du lionne qu’incarnent ou illustrent les nations? Existe-t-il au cœur de cette multiplicité un principe d’unité, ou les nations, dans leur pluralité, sont-elles un obstacle à l’universalité ? Faut-il dépasser l’existence nationale vers un inter-nationalisme ou bien tenir que celle-là est irréductible ? Telle sont les questions que nous avons cherché à développer dans cette livraison.