Entre l’élémental et le pratico-inerte : le travail
Séminaire
Séance 1 : jeudi 14 janvier 2016
20h30 Editions Verdier (rue Houdart)
Séance 2 : jeudi 2 juin 2016
20h30 Editions Verdier (rue Houdart)
Enregistrement audio
Séance du 14 janvier 2016 (1/2)
Séance du 2 juin 2016 (2/2)
Présentation
Selon Lévinas, le travail consiste essentiellement en une « mise en forme de l’élémental », en l’absence de laquelle l’homme ne saurait rien posséder, sans laquelle rien ne lui serait propre. Ce qui existe en guise d’élément – entendez de matériau a-morphe – ne saurait être saisi, parce que l’informe, ne se tenant pas, échappe à la prise. Par le travail, ce dont l’homme vit est aussi son œuvre. Mais la mise en forme de la matière première élémentale en autant d’objets utiles à l’homme comporte son revers : tout ce que l’homme produit reçoit une existence autonome et plonge le producteur dans un nouveau milieu qui, bien que venu de lui, s’en distingue et de ce fait s’y oppose : c’est ce que Sartre appelait le pratico-inerte dans la Critique de la Raison dialectique. Je voudrais montrer que l’espace et le temps laborieux, ceux du travail, se déploient entre les deux pôles que je viens d’évoquer : celui de l’élément, ou de l’élémental auquel l’homme participe, dans lequel il se fond et s’efface, et celui du pratico-inerte qui transforme toute production en chose sur laquelle l’homme bute.
Bibliographie
Emmanuel Lévinas, Totalité et infini, rééd. Le livre de poche, 1990.
Emmanuel Lévinas, De l’existence à l’existant, Vrin, 1990.
John Locke, Deux traités du gouvernement, Vrin, 1997.
Karl Marx, Le Capital.
Karl Marx, Manifeste communiste.
Karl Marx, Contribution à la critique de la Philosophie du Droit de Hegel.
Aristote, Les parties des animaux.
J.-P. Sartre, Critique de la raison dialectique, Gallimard, rééd. 1985.
J.-P. Sartre, Cahiers pour une morale, Gallimard, 1983.