Gilles Hanus

Professeur de Philosophie, Directeur des Cahiers d'Études Lévinassiennes

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Quitter l’Université sans renoncer au savoir : le Freies jüdisches Lehrhaus de Franz Rosenzweig

Séminaire

Année 2009-2010 : L’université

Séance 1 : mercredi 26 mai 2010

20h00
ESCP

Séance 2 : mercredi 16 juin 2010

20h00
ESCP

Enregistrement vidéo

Extraits audio

Séance (1/2) du 26 mai 2010

Séance (2/2) du 16 juin 2010

En octobre 1920 le freies jüdisches Lehrhaus (la libre maison d’études juives) voyait le jour à Francfort sous l’impulsion de Franz Rosenzweig. Cette maison d’études, il l’avait voulue d’abord puis construite comme le lieu dans lequel pourrait se déployer une « nouvelle pensée ». En effet, la décision de rester juif, prise par Rosenzweig au seuil de la conversion au christianisme, impliquait de renoncer à la carrière universitaire brillante qu’on lui prédisait sur la foi de sa thèse consacrée Hegel.

Nous tâcherons de comprendre, au cours de la première séance, cette nécessité, en examinant tout d’abord le contexte dans lequel se sont déroulés le « retour » de Rosenzweig et la création du freies jüdisches Lehrhaus. Le judaïsme allemand du début du XX° siècle est le lieu de tensions et de tentations extrêmement stimulantes et dangereuses. Le lien de l’être juif à l’Allemagne, comprise par les philosophes comme la nation métaphysique par excellence, est complexe et passionnel, comme en témoignent les textes d’Hermann Cohen, qui constituait aux yeux de Rosenzweig un modèle – malgré leurs différences importantes.

Au cours de la seconde séance, nous étudierons un certain nombre de textes de Rosenzweig relatifs à l’enseignement et donc au sens de cette nouvelle « maison d’études » et tâcherons d’en tirer quelques propositions relatives au savoir.

Bibliographie

Hermann  Cohen

« Judéité et germanité », Pardès, n°5, 1987

Franz Rosenzweig

« Les bâtisseurs », « Il est grand temps… », « Formation sans fin », « un Lernen nouveau » dans Confluences, Vrin, 2003

Lettre à Rudolf Ehrenberg, du 31 octobre 1913, Cahiers d’études lévinassiennes, n°3, 2004, p. 189-197

Lettre à Friedrich Meinecke, du 30 août 1920, La règle du jeu, n°29, septembre 2005, p. 142-147

Lettre à Rudolf Hallo, du 27 mars 1922, Cahiers d’études lévinassiennes, n°8, 2009, p. 97-106